Les soldes, c'est fini

Les soldes, c’est fini.

Et dire que j’étais partie pour ne pas faillir.

J’ai résisté jusqu’à l’avant dernier jour, certaine de ne dénicher que les articles les plus légers pour le porte-monnaie.

Des articles modes au coût calories basses. Mais leur fort pourcentage en réduction du prix était proportionnel à la médiocrité de leur qualité : troués, décousus, moches à en rayer la rétine.

Du 20% à la veille de la fin des soldes.

C’est une véritable arnaque !

Comme la promesse d’une bonne soirée entre filles pour faire la fête, qui se révèle finalement n’être qu’une sortie de péteuses confondant élégance féminine avec pipe show !

Des trentenaires et plus avec la maturité d’adolescentes attardées qui ne connaissent que l’expression corporelle du selfie avec la langue pendue, ayant vocation à se lécher leurs propres tétons si la longueur de le dit organe le leur permettait.

Un panel de célibataires et en couple draguant avec la grâce d’un tractopelle sur une route cabossée. J’ai donc assistée ahurie au harponnage de serveur de bar qui est resté stoïque et courtois jusqu’au bout.

Respect homme.

On déplore souvent le racolage des mâles aux cerveaux et aux testicules atrophiés, mais des furies de la braguette aux vocalises de marchandes de poissons, sont des créatures toutes aussi dérangeantes.

Et que dire de leurs motivations vestimentaires lorsqu’elles vous vantent la robe saucissonnage de dindes, dont la longueur du tissu titille la pudeur de ses filles. Le port de culotte s’est avéré respecté par la chute du buste en avant équilibré par la bascule de la croupe en arrière lors du trémoussage frénétique en boite de nuit. Bien que je fus entourée de prétendantes étoiles de la pétasserie, on m’a épargné le spectacle du trou noir.

Je ne suis pas une serial modeuse, mais ce soir là, je serais bien devenue une serial fuckeuse. Leur dire d’aller toutes se faire voir mais je n’étais pas la conductrice.

Je me suis donc concentrée sur mes pas de danse et la bouteille d’alcool qui elle n’était pas en solde !

Pas question de compter sur ses arpenteuses de bar, même pas fichues d’assurer en talons aiguilles alors qu’elles en affichent les prétentions génétiques : « n’est pas une femme celle qui ne porte pas de talons aiguilles ».

Mais bien-sûr, le gène du ménage est aussi une particularité féminine.  Connasses !

Oui, ne pas compter sur elles pour me tenir les cheveux quand je vomirai. Bon, j’avais les cheveux courts et je ne me suis pas mise minable. J’ai regretté de ne pas avoir le don de téléportation.

Pendant ma journée des soldes, j’ai également tenue et visité vaillamment les magasins de fringues. J’ai résisté à l’appel de la nouvelle collection, repoussant la fièvre acheteuse aux prochaines soldes où je me distinguerai encore comme une serial loseuse.

Je ne change pas une équipe qui perd.

 Artistiquement mode ou pas…